D'abord il y a les polémiqueurs bobos parisiens
Et puis il y a les polémiqueurs bobos (de gauche comme de droite) parisiens du XIVème
Il y a aussi ceux qui ont vendu leur sang
... l'inénarrable Cauet...
... et des informations de qualité.
Et puis des fois on parle un peu de nous aussi, les "provinciaux".
BREF...
LA TELE FRANCAISE...
C'EST GENIAL !
Humanisme (n.m.) : Fait de placer les idéaux humains avant tout autre chose.
Universalisme (n.m.) : Fait d'appliquer les mêmes codes envers chaque être humain sans aucune distinction entre eux.
Pour moi, le premier est quelque chose de nécessaire qui tend aujourd'hui à disparaître. Le deuxième, à mon avis, peut être la meilleure comme la pire des choses.
Et pour vous ?
Moi et Bixente, un ami, cheminions ensemble dans les rues de Toulouse pleines de gens qui manifestaient. 60 000 personnes dans les rues, c'était un joli score. Ensuite nous sommes allés voir Jean-Luc Mélenchon à un comité du Front de Gauche à la faculté de sciences po, parce que ç'avait l'air intéressant, et que quelqu'un qui a assez de couilles pour divorcer du PS et exprimer ses idées est quelqu'un à écouter, au moins.
Nous avons donc écouté. M. Mélenchon (Jean-Luc comme l'appelaient les gens dans la salle) a donc parlé pendant deux heures de socialisme, de gauche unie contre la marchandisation de l'Europe et le complot qui vise à mettre chacun au pas du libéralisme. Il a parlé d'humanité, de bravoure, des ses amis du PC et de ce que NOUS pensions vraiment, nous, les gens.
Tous les deux, nous étions sur un petit nuage. Quelqu'un qui parle comme ça, qui donne la parole aux gens et surtout qui reste accessible et répond aux questions, c'est rare. Se pourrait-il que ce soit un mec bien ?
Aux trois quarts de la séance, j'ai exposé à la fois mon idée et celle de mon ami Bixente, que je n'oubliais pas - en trichant un peu. J'ai dit que j'étais moi même basque et que j'avais honte de ce pays qui lèche les pieds des USA en réintégrant l'OTAN, et que la mission des hommes politiques de ce pays c'était de redonner confiance aux gens parce qu'au pays Basque, plus personne n'a confiance.
Il m'a répondu en me disant que j'étais dans le juste : il faut redonner de l'espoir aux gens. Puis il a continué. On a tiqué quand il a parlé d'Etat-Nation, et encore plus quand il a dit être "Républicain jusqu'au bout".
Après la conférence Bixente est allé lui poser la question : la République unie et indivisible, d'accord. Une "nouvelle Europe" d'accord. Mais donnera-t-on enfin la parole à mon peuple ?
J-L M : nous sommes une grande nation, nous avons fait des tas de choses bien, je suis fier d'être français et je respecte les langues régionales, la votre doit être très belle, mais nous devons rester unis et indivisibles, c'est mon avis
Bixente : je ne parle pas de séparatisme, je parle juste de donner une voix aux miens.
J-L M : mais vous êtes quoi ? vous êtes français !
Bixente : non, je suis basque.
J-L M : Qu'est-ce qu'il y a marqué sur votre carte d'identité ?
Bixente : "français", mais j'y crois de moins en moins. Chez moi j'avais mes anciens qui me disaient de tuer de flics français pour notre honneur, et de l'autre côté l'école qui me parlait de la France, cette Nation, Nation, Nation par çi, Nation par là. J'ai bien dû faire un choix. Mais je ne suis pas français.
(silence)
J-L M : Et moi alors ? Ou est-ce que je peux vivre ? Et mes enfants ils peuvent vivre quelque part aussi ? Et mes enfants ils doivent apprendre quelle langue ? Je respecte les langues régionales, mais leurs défenseurs ont des actes anticonstitutionnels ! Maintenant, j'ai des choses à faire, au revoir.
Il commença à partir puis Bixente lui dit simplement : "Il y a chez moi des jeunes de 16-17 ans qui sont prêts à prendre les armes. Devinez pourquoi."
Peu après, nous repartions, et nous ne savions que dire. Bixente, lui, prononça une phrase :
"Mais pourquoi les gens commencent-ils à comprendre uniquement au moment où une bombe explose devant chez eux ?"
Finalement, ce monsieur Mélenchon est comme les autres. Il n'a aucune idée de ce que peuvent ressentir un peuple vaincu et qu'on traite comme s'il n'existait pas. Alors oui, la France peut changer, l'Europe aussi, on peut enfin avoir un vrai gouvernement à gauche, on peut enfin à nouveau marcher tête haute et ne plus avoir peur ! ... quant à nous nous resterons toujours nous-mêmes : des soldats perdus.
Le "midi", le "sud de la France" ou bien l'"Occitanie", c'est la même chose. En voiçi d'ailleurs une carte (pas très précise mais intéressante), les frontières culturelles sont en croix :
J'en entends déjà qui rigolent : "heu heu heu, ça correspond à rien, lol !"
Je leur réponds : chers amis, c'est plutôt votre région, votre département auxquels vous etes si attaches qui ne correspondent à rien. Mais poursuivons cet exposé par un bref historique.
Après la chute de l'empire romain d'occident, l'europe sombre dans les âges barbares. Le premier peuple à se relever et à former une véritable civilisation, ce sont les occitans, dans le sud de la France actuelle. L'occitanie n'est pas un état centralisé mais a une langue bien à elle qui plus tard donnera le français. En l'an mille, le pays d'oc est un peuple de marchands et de paysans frustes et fins, qui civilise les anglais et les français, et on parle l'occitan dans la plupart des cours d'europe de l'ouest.
Le catharisme apparaît vers cette époque. Le catharisme est une religion chrétienne qui se propose de revenir aux fondements, la "religion de Jésus", par exemple en supprimant le clergé et en encourageant la pensée philosophique et la pauvreté dans l'Eglise. Les cathares, qui vont deux par deux porter leur parole au peuple, rencontrent un franc succès en Occitanie et en Italie, où convaincre le peuple d'abandonner un clergé corrompu et rapace n'est pas bien compliqué.
Ce courant de pensée est un gros problème pour l'Eglise de Rome. Sa Sainteté le Pape les qualifie donc d'hérétiques diaboliques et homosexuels et ordonne la croisade en 1205. C'est donc une coalition de Français, d'Anglais et de mercenaires divers qui viennent à partir de cette date saccager le pays d'Oc et piller ses richesses. Les comtes qui se partagent le pays sont lents à réagir et comme les Occitans persistent à se battre même après que leurs armées aient été vaincues, les français enchaînent les massacres de civils.
Quand les croisés s'en vont en laissant un pays exsangue derrière eux, c'est au tour du roi de France de "prendre la croix", ou plutôt, de, en voyant tout un pays sans défense, le conquérir sans aucune autre forme de procès. Les croisades s'achèvent en 1250 mais l'Inquisition, créée pour l'occasion, reste en Occitanie.
Peu à peu, comté par comté, l'Occitanie tombe sous coupe française. Il y eut des révoltes, bien sûr, mais que peuvent faire quelques partisans armés de lances et de bâtons contre les dragons à cheval qu'on envoyait pour les mater ? Et puis comme personne n'en parle, c'est comme si elles n'avaient jamais existé, ces révoltes.
Lors de la Révolution Française toute la propagande révolutionnaire au sud de la Loire est faite en Occitan puisque seule une infime minorité de la population parle français.
Fin du XIXè siècle, ce grand homme qu'est Jules Ferry remet une vieille idée au goût du jour : tous les habitants de la France doivent être éduqués comme des français.
Quelques années plus tard, lors de la Première Guerre Mondiale, on envoyait en priorité les Occitans, les Corses, les Basques, les Bretons en première ligne où ils se faisaient massacrer comme des chiens. On en fusilla d'ailleurs un certain nombre pour "désobéissance" (ils ne parlaient pas suffisamment français pour comprendre les ordres donnés).
Après la guerre, des tas de français s'installent dans le sud, y propageant leurs idées bien à eux sur notre NATION, nos idées à nous (les leurs). C'est le début de la fin.
Mais ce qui nous a sans doute fait le plus de mal, c'est la société de consommation d'une part (je compte en parler en détail dans un autre article) et ce qui va avec : les phénomènes de mode en masse. Comprenez bien : le régionalisme, c'est "ringard". Les traditions du terroir c'est ringard, la langue occitane c'est une connerie, aujourd'hui c'est école laïque républicaine pour tout le monde et propagande sur l'unicité du territoire français. Exit huit siècles d'histoire, on ne garde que ce qui est "bon".
D'ailleurs comme me le disait dernièrement le copain d'un copain, breton :
Réponse : Et ta soeur, tête à claques.
Quand je pense qu'il a fallu tous ces morts, et toute cette propagande, tout ce lavage de cerveau qu'on finit par croire vrai, tout ça ! pour que des gens puissent encore dire, en y croyant :
Je me suis donné un but : changer les choses. Oui, oui. Et que ceux qui ont comme but de s'acheter une Twingo la bouclent.
Bon, j'ai des problèmes. Paint est un logiciel excellentissime (ha ha) malheureusement c'est le seul que j'ai. Et depuis que la colonne centrale de canalblog s'est réduite à Maxi 600 pixels (sans doute pour pouvoir mettre de la pub autour) j'ai du réduire les dimensions de mon dessin jusqu'à le rendre illisible. Je prépare toute une BD et je ne sais pas comment je vais bien pouvoir la caser là-dedans. En attendant, je remets le premier dessin en grande version (cliquez sur la miniature). A plus tard.
Mon troisième prénom est Joàn et je me revendique occitan. A cause du mépris et de l'intransigeance de la France, notre pays, notre Nation comme l'apellent certains ; le pays, la culture occitane, sont prêts à basculer dans l'oubli.
Nous ne méritons pas ça.
http://monoccitania.50webs.com/
Le site ci-dessus en raconte beaucoup sur ce qu'il faut savoir. Je le mets car je le trouve bien fait et pour prouver aux néophytes qui atterriraient ici par hasard que je ne suis pas un illuminé tout seul !
Mon blog a pour but de valoriser la culture occitane. Ce n'est que le début mais je compte publier pas mal de liens, histoires et documents. Si j'ai à demander une seule petite chose à ceux qui liront ces articles, c'est ça :
Prenez moi au sérieux.
